Goguette du 17 octobre 2005

 


 

Le tableau de la semaine (par le peintre Rome)



 


Boites à oeufs 

 


Chanson d’amour et de grippe aviaire

Texte de Jeanne

Sur l’air de la Chansonnette à celle qui reste pucelle de Georges Brassens

 

Si toujours mon cœur

Les kilomètres heures

Ne respecte pas,

Si pour qu’il s’emballe

Il suffit qu’un beau mâle

Se présente là,

 

Depuis l’autre soir

C’est une toute autre histoire,

Il fait moins le fier,

Tu m’as dit « ma puce »

Et j’ai chopé l’virus

De la grippe aviaire.

 

J’ai perdu la boule,

J’ai la chair de poule,

Mes ailes sont brisées,

J’ai un mauvais rhume,

J’y laisse mes plumes,

J’suis une poule mouillée.

 

Je suis amoureuse,

Oui, mais contagieuse,

Alors pour ma peine,

Me voici volaille,

Tenue vaille que vaille,

A la quarantaine.

 

Or si d’aventure,

Ma température

T’a contaminé,

Je fais le vœu pieux

Qu’une fois à quarante–deux,

Canard enchaîné,

 

Dans ma basse-cour,

Tu feras un tour,

Et qu’alors enfin,

Nous mêlerons nos lèvres

Qui contre nos fièvres

Sont le seul vaccin.

 

Mais si tu t’obstines,

(Ah ! Foi de galline !)

A me résister,

Je fais un carnage,

J’te vole dans l’plumage

Et tout comme Atrée,

 

Je te fais la peau

Te cuis avec les os

Et m’fais un festin,

Tu d’vrais réfléchir !

C’est moche de finir !

Comme un coq au vin !


La tétée de mémé

Paroles et musique de Yvon

 

Une impasse et on se repasse

Une rue et on va se ruer

Un Lenotre et on va s' vautrer

Dans les bras d'un rien de Vautrin

 

Mais rien ne vaut

La tétée de mémé

 

La réussite est dans les sites

La luge annonce le déluge

Les couturières se font l' patron

Les piliers de comptoir se marrent

 

Mais rien ne vaut

La tétée de mémé

 

Les amoureux se font la bourre

Les rivières usent les serre pierres

Les brochets se prennent au crochet

Les corsaires, ils ont de gros nerfs

 

Mais rien ne vaut La tétée de mémé

 

Les apatrides se dérident

Les bigotes se coincent aux chiottes

Les boudins noirs se rincent la poire

Les écrivains se comptent en vin

 

Mais rien ne vaut

La tétée de mémé


Les dieux sont de plus en plus vieux

Les vieux de moins en moins envieux

Les jeunes, ils ne veulent plus jeûner

Les saltimbanques, ils vont s' planquer

 

Mais rien ne vaut

La tétée de mémé

 

La télé fait de la mélasse

Les chaînes s'étalent dans l'arène

Les bateaux se lèvent bien tôt

Les oiseaux s'cachent dans les roseaux

 

Mais rien ne vaut

La tétée de mémé

 

EPILOGUE

 

Paul Eluard se couchait bien tard

Pour dire avec un beau soupir

Aux ouvriers des grands vergers

 

Le ciel est bleu comme une orange

 

Ils se levèrent la tête haute

 L'or des anges se mit à tomber

Ils le partagèrent en chantant

Sous une pluie riche d'abondance

 

Mais rien ne vaut

La tétée de mémé


Hommage au Cheyenne

texte de Thomas

 

Après qu'il est tant soufflé dans les creux usés

D'une volonté qui danse contre son échalas.

le temps érige froidement sa raideur empesée

Emportant les ridicules et les falbalas.

 

Pourtant après avoir si bien nourri son seuil

De tant de joies possibles et de splendides aurores

L'homme devenu adulte marchant vers son cercueil

Crache sur les muses rejetant les anaphores

 

Comme il doit paraître ridicule aux astres

Les capitaines qui en campant sous leurs couvertures

Croit pouvoir refuser la mer contre quelques piastres.

Quand vient le souffle du départ en haut de la mâture.

 

Combien de guerre, ho combien de grands mensonges

Nous viennent dogmatiquement de ses craintifs refus

Préférant nous enfermer dans hypothétiques songes

Plutôt que de nous laisser être notre absolu

 

Un jour une maîtresse mortelle viendra moi aussi me prendre

Et près d'elle j'irais gravir le haut de la colline

Où mon corps fatigué près d'un arbre viendra s'étendre

Et je rendrais alors ma chair aux bouches de ses racines

 

Dominer n'a jamais été le cri de l'être libre

mais celui du furieux craintif qui derrière ses lois

pense dissimuler les mensonges qui le calibrent

Et refuse d'entendre la vérité tonnant sa voix.

 


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