Goguette du 14 novembre 2005

 


LES TROIS POMMES

Texte de Nanou

Sur l’air de " Les trois cloches" de Jean VILLARD-GILLES

 

Pays rempli de perfidie

De mufleries et de profits

Géré par un trio jactance

Qui se tire dessus à distance

Mais qui sont-ils ces trois acteurs ?

Malfaiteur, saigneur, éjecteur ?

En attendant voici l’aîné

Qui squatte et re squatte l’Elysée

 

La première pomme, pomme

Vient de faire un AVC

C’est pas rigolo en somme

Peut-il encore gouverner ?

Il distingue le blanc du beur

C’est lui qui l’a dit un jour

Par le bruit et par l’odeur

Il s’en fout des gens qui pleurent

Vu qu’en plus il devient sourd

 

Pays rempli de perfidie

De joutes verbales et de dandy

Si les actes suivaient les mots

Y’aurait pas tant de lamento

Trois hommes de pouvoir querelleurs

Qui oublient les problèmes majeurs

Le cadet devient formaté

Pour une course à l’Elysée

 

La deuxième pomme, pomme

C’est un diplomate lyrique

Qu’a l’air coincé du rectum

Et qui lit pas les critiques

Fils spirituel du Chi

Il trouve pas la bonne rime

Pour sortir la France pipi

Du caca d’où on l’a mis

Ca arrange les richissimes

 

Pays rempli de perfidie

De migraineux et de képis

Sur qui roulent nos pauvres combats

Massacrés, roués de coups bas

Tiercé inhumain et menteur

Se moquant bien des outsiders

Le benjamin n’est pas le mieux

Il est pénible et belliqueux

 

La troisième pomme, pomme

Partisan de la rupture

Va souvent au vélodrome

Pour y suer ses ratures

Il rétablit la terreur

Et fait manger du poulet

Attention les électeurs

Que ça vous laisse songeurs

Ce gringalet est mauvais


DIVIN BACCHUS

Texte de Nanou

 

Je te salue Bacchus, en ce jour automnal,

Pourvu que cette année, le nectar en question,

Le beaujolais nouveau, le pinard amical,

Soit gouleyant à souhait et source d’émotions.

Que ses arômes intenses réveillent les palais,

Pour que chacun y aille de son petit refrain,

Sanctifie le à faire damner les chapelets,

Donne lui une ivresse aimable et sans pépin.

Rends heureux un instant les cœurs tachés de lie,

Porte à leurs lèvres ce ouistiti de vin mielleux,

Que coule dans leurs veines un p’tit grain de folie,   

Fais qu’on en parle, c’est bien, faut qu’on le boive, c’est mieux.

Organise en ce jour une beuv’rie nationale,

Accomplis un miracle sur les foies un peu mûrs,

Que les Gamma GT n’explosent pas dans l’bocal,

Pour que la fête ne soit pas qu’une simple biture.

Remplis les verres vides et vide les verres pleins,

Un verre, ou deux, ou trois, au diable l’avarice,

Que les poèmes soient en bouche et les verres en main,

Fais aussi que l’on trinque sans descente de police.

Pardonne nous si nous avons la gueule de bois,

Soumets  nous à la tentation, faut qu’ça décoiffe,

Nous pardonnerons tous les buveurs de Badoit,

Fais nous danser et délivre nous de la soif.

Amen…un cubi


Gare à l’abbé

Texte de Stan

Sur l’air du "Gorille" de Georges Brassens

 

C’est au milieu de leur prière

Que les bonnes sœurs du couvent

Virent arriver l’abbé Pierre

Comme il aimait le fair’ souvent.

Lors, toutes prises de panique,

Un peu partout, ell’s se cachèrent

Non pas tant qu’ell’s étaient pudiques,

Mais surtout qu’il était pervers.

Gare à l’abbé !

 

Il venait nu sous sa soutane

Et ell’s ne trouvaient ça pas drôle

Qu’il frotte contre ell’s son organe

D’autant plus qu’il avait la gaule.

Et comme toujours il traînait

Auparavant dans les bistrots

Résultat, tell’ment aviné,

Il les gratifiait de gros rots.

Gare à l’abbé !

 

« Sachez que nous, chastes pucelles,

« N’acceptons pas ses exactions

« Sa place est plus dans un bordel

« S’il veut assouvir ses pulsions.

« Comprenez que cet obsédé

« Vraiment nous met dans l’embarras

« Si encore il se décidait

« A ne plus prendre de Viagra. »

Gare à l’abbé !

 

« C’est vrai » reconnaissait l’abbé

« J’ai parfois des idées impies

« Mais je n’ose me masturber

« Ça, ma religion l’interdit ;

« Alors, quand je vois ces cornettes

« J’ai des frissons jusqu’au plexus

« Et, d’un seul coup, ma zigounette

« Se met à sonner l’angélus. »

Gare à l’abbé !

 

« Oh, j’en suis conscient, je fais peur

« A bon nombre de ces nonnettes

« Par bonheur, la Mère supérieure

« A la virginité moins nette.

« Souvent, ell’ me susurr’ : Mon père,

« Une fois fini votre office

« Je vous montrerai, grand ouvert,

« Mon plus minuscule orifice. »

Gare à l’abbé !

 

Lorsque, chez elle, il se hasarde

S’en suit un drôle de rififi

Mais conscients que Jésus regarde

Leurs ébats de son crucifix

Aussi estiment-ils prudents

De ménager un peu ses nerfs

Et de s’accoupler plutôt dans

La position du missionnaire.

Gare à l’abbé !

 

A la fin de leur long coït,

Ell’ s’écrie souvent : « vieux satyre

« J’ai beau aimé tâter ta bite

« Il va falloir me repentir

« Et bien que le seigneur pardonne

« Tout, y compris l’acte de chair,

« Je crains que mes poussées d’hormones

« Ne finiss’nt par me coûter chères. »

Gare à l’abbé !

 

L’abbé Pierre aussi a des doutes

Sur son av’nir dans l’au-delà :

« Si je m’étais trompé de routes

« En optant pour le célibat ?

« Oui, si mes pêchés malhonnêtes

« Me menaient tout droit en enfer ?

« Il faut que j’en aie le cœur net

« Et que j’implor’ la bonne mère.

Gare à l’abbé !

 

« Je vous salue marie », dit-il

V’là qu’ell’ l’interrompt aussi sec !

« Le Joseph me trouve inutile

« J’ n’ai plus du tout la côté avec.

« Si tu pouvais, un de ces soirs,

« Passer me voir dans ma guérite,

« Je t’ausculterai pour savoir

« Si réell’ment « Satan t’habite. » !

Gare à l’abbé !


Hé, Dame Anastasie !

Texte de Nanou

sur l’air de "Madame la misère" de Léo FERRE

 

Hé, Dame Anastasie, j’ai deux mots à gueuler !

Le show-biz a gagné à la chasse aux chansons

Vedettes de pacotille au talent formaté

C’est un marché juteux de chants préfabriqués

Des murs qui cachent l’horizon

 

Il existe à côté, des plumes qui s’embrasent

Qui secouent la poussière, facteur de pollution

Libérant tous les mots, pour chasser les emphases

Des porteurs de témoin, bien souvent qu’on écrase

Parce qu’ils gênent vot’ digestion

 

Hé, Dame Anastasie, j’ai trois mots à vomir !

Les programmes musicaux au profit de l’audience

Stoppent la diversité et riment avec vampire

Les tiroirs-caisses sans-âme faits de chair à subir

Réduisent la culture au silence

 

Y’a des bateaux à quai qui demandent qu’à voguer

Tendrement insolents, terriblement humains

Leurs écrits poétiques se rient des voies dorées

Ce n’sont pas des vedettes, vu que l’mot est coté

Mais des cœurs qui s’ouvrent en plein

 

Hé, Dame Anastasie, j’ai mille mots de colère !

Tous vos corrects au moule ne sont que des bêleurs

Moi je lève mes vers à ceux du Limonaire,

A Radio Libertaire et parfois France Inter

Et puis je dis merde aux censeurs.

 


Les Bêtes-Sellers

Texte de Nanou

 

Nous sommes tous au courant que cette année,

Le prix La Cour à été décerné

A un auteur au langage bien choisi

Et qui se nomme Nicolas Sarkozy.

Son roman, intitulé "Le brasier"

Fait la une des journaux télévisés.

 

Le prix Inter banlieues, non moins nerveux,

Est accordé au livre "Couvre-feu"

A un versificateur très mondain

Qui s’appelle Dominique de Villepin.

Son bouquin qui est du genre apaisant,

Raconte l’histoire d’un pompier débutant.

 

Le non moins célèbre prix Renaudort

A été remis hier soir au mentor

Le titre de sa nouvelle est "Silence"

Pas étonnant pour un type en partance.

Rien à dire sur cet écrit plein de blancs,

J’préfère écouter la fleur sur le banc.

 

Je n’veux pas décerner le prix Nobel

Aux émeutiers qui jouent de l’étincelle

Je comprends et je vous suis solidaire

Mais ce n’est pas une raison pour défaire

Ce que d’autres ont bâti avec amour

Pour essayer d’ensoleiller vos tours.

 

Avec fraternité, il faut parler,

Sans haine et sans violence, dialoguer.

Y’a des solutions, y suffit d’y croire,

Dans votre révolte, y’a rien d’illusoire.

J’veux pas raviver le feu qu’est en vous,

Mais accrocher de beaux rêves à vos cous.

 

Propos utopistes, que le mot est beau,

Humanité, lève toi, tous égaux !

Sans peur, sans peine et avec les enfants,

Pour un avenir de soleil luisant.

Ouvre tes sens et tu sauras aimer,

Pour un monde de paix et de libertés.


POUR UNE VIE MEILLEURE

Texte de Alain Terdit

Sur l'air de "le petit âne gris"

 

Voyez-vous cette histoire

A déjà quelques années

Des harkis sans espoir

Naissance d'un grand projet

Ça se passe en banlieue

Aux abords des grandes villes

Plus d'bidonvilles crasseux

Ils sont voués au péril

 

Après la sale guerre

Sont accueillis en France

Pour un petit salaire

Et autres négligences

Venus pour reconstruire

Logés près des chantiers

Avant de tout détruire

Relogés en cité

 

Des log'ments HLM

Des tours de béton

Solution du problème

Le neuf ça a du bon

On caste la misère

Attendris par le beau

C'est vrai qu'ils sont plus fiers

Que dans le caniveau

 

Mélange des cultures

Sans même tisser des liens

Si aujourd'hui c'est dur

C'est pas faute de moyens

Les plans d'aménagement

Successifs aux mandats

N'ont pas laissé le temps

C'est l'unique constat

 

Pour une vie honorable

Détruisons les cités

Pour construire d'adorables

P'tites maisons de plain-pied

Car les banlieues s'enflamment

Le peuple n'en peut plus

Demain p't'être que les armes

Descendront dans la rue

 

Arrêtez de mentir

Vous autres à Matignon

Pour éviter le pire

Faut plus que du pognon


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