Goguette du 28 novembre 2005

 


PROPOSITION DE LOI

visant à instaurer un délit d’atteinte à la dignité de la France et de l’Etat,

Par  MM. DANIEL MACH et JEAN-PAUL GARRAUD, députés

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 28 septembre 2005.

Sur l'air de ???

EXPOSÉ DES MOTIFS

MESDAMES, MESSIEURS,

Au mois d’août 2005, les français ont pu découvrir, dans le commerce ou sur Internet la chanson de «Monsieur R » intitulée « FranSSe », issue de son album « Politikment incorrekt » et susceptible d’être diffusée sur les ondes.

Les paroles de ce titre sont édifiantes : « La France est une garce, n’oublie pas de la baiser jusqu’à l’épuiser, comme une salope, faut la traiter mec..., je pisse sur Napoléon et le Général de Gaulle... La France est une mère indigne qui a abandonné ses fils sur le trottoir sans même leur faire un signe ». La bande vidéo de cette chanson est à l’avenant, et les internautes ont pu découvrir avec effarement des femmes dénudées se frottant de façon indécente au drapeau français...

Ces propos sont indiscutablement une atteinte à la dignité de l’Etat et de notre pays. La sauvegarde de notre pays, de notre démocratie et de nos valeurs républicaines est en jeu ! S’il n’est pas question de remettre en cause la liberté d’expression, vivre dans une démocratie libérale ne signifie pas vivre sans limite. Les Lumières du XVIIIe siècle nous ont, en leur temps, appris que la liberté de l’individu s’arrêtait là où commençait celle des autres individus, et la cohésion de la collectivité.

Des législations récentes ont classé parmi les délits, les discriminations raciales, sexuelles, et morales. Il serait incompréhensible que ce renforcement légitime de la protection de la dignité des personnes ne s’accompagne pas d’une protection de notre pacte républicain et de notre société.

C’est afin d’éviter la propagation de discours de haine menaçant la cohésion nationale que le législateur, au regard de l’inadaptation de notre droit pénal, se doit d’intervenir en créant un délit d’atteinte à la dignité de l’Etat et de la France.

Tels sont, Mesdames et Messieurs, les objectifs de la présente proposition de loi.

 

PROPOSITION DE LOI

 

Article unique

Le chapitre Ier du titre III du livre IV du code pénal est complété par une section 5 ainsi rédigée :

 

« Section 5

 

« Des atteintes à la dignité de la France et de l’Etat

 

« Art. 431-22. – Constitue une atteinte à la dignité de la France et de l’Etat, toute insulte,

toute manifestation de haine, publiée, mise en ligne sur Internet, télévisée ou radio-diffusée,

proférée à l’encontre du pays, de ses personnages historiques, des dépositaires de l’autorité

publique ou de ses institutions.

 

« Constitue une atteinte à la dignité de la France et de l’Etat, le détournement du drapeau national.

« Art. 431-23. – L’atteinte à la dignité de la France définie à l’article 431-22, commise à

l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de

45 000 euros d’amende. »

 


LES MOTS CREUX

Texte de Nanou

 

Le premier des trois maudits a parlé !

Pas génial cet oral de rattrapage !

Bin oui, la France se trouv’ fragilisée !

Y’en a vraiment qui causent sans message.

 

Notre pays est en état d’urgence,

On a échappé de peu à l’armée,

Votre réponse guerrière sous influence,

Brise le sens du mot humanité.

 

Y’a des cœurs qui cognent et la rage qui grogne,

Faut pas confondre l’urgence et la vie,

L’avenir prend l’eau sans trop de vergogne,

Et ils sont là, hors jeu, très mal servis.

 

Pour commencer, nettoyez le chômage,

Chassez la vie chère qui bouffe les budgets,

Faut pas ménager votre peine, courage !

La misère est assise sans faux frais.

 

Balayez la corruption, les magouilles,

Un coup de torchon aux boursicoteurs, 

Augmentez la pression sur les fripouilles,

Qui piquent le beurre et l’argent du beurre.

 

Votre discours de mots vides et pompeux,

Monsieur l’inspecteur des travaux finis,

Jette encore un doute sur l’Etat foireux,

Ce n’est qu’un aligné de phrases moisies.

 

Mettre du social dans le libéral,

C’est refaire ce que vous avez défait,

On avance, on recule, c’est national,

Dans votre politique, y’a rien d’concret.

 

Et ce service social volontaire ?

Vous en limitez le nombre de places !

Quels critères devront être nécessaires ?

Q’y feront les jeunes ? Z’êtes pas très loquace !

 

C’est facile de lire un prompteur devant les caméras,

Comment peut-on parler Fraternité les yeux fermés ? 

Allez sur le terrain, le vrai, celui des gens d’en bas,  

Ce qu’ils vous demandent, c’est de vivre dans la dignité.

Tout simplement,

Tout simplement.


Monte à la capitale

Texte de Bertrand

Sur l’air de  « Lily » de Pierre Perret

 

On m’avait dit « Monte à la capitale...

« Arrache-toi de ta Normandie natale »

Au chang’ment Châtelet-les-Halles

J’me suis paumé c’était fatal

Sous le bras mon paquet d’linge sale

J’étais heureux dans ma chambre d’enfant

J’avais encore jamais eu mal aux dents

J’étais pépère chez mes parents

Je me suis retrouvé pourtant

Tout seul dans mon appartement

Elle est très dure la vie d’immigré

J’suis bien placé pour pouvoir en parler

Ils font rien qu’à s’moquer les gens

Quand on parle avec un accent

De paysan naturell’ment

 

Et cependant j’avais de l’ambition

Je voulais faire étoile dans la chanson

Mais c’est bizarre comme on s’égare

En sortant d’la gare Saint-Lazare

Elle est pas finie mon histoire

Ma maman me l’avait bien dit : « Bernard...

« Travaille un peu avant qu’il’ n’soit trop tard ...

« Sinon crois-moi tu vas finir...

« Comme ton père ou p’t’êt’ même pire...

« Il n’y a vraiment pas d’quoi rire »

Moi je me prenais pour Sidney Bechett

Pour tout bagage ma bite ma clarinette

J’ai traîné rue de la Huchette

Mais mon rêve c’était la Goguette

Voilà j’y suis et c’est rien chouette

 

Si tu savais la p’tite gonzesse maman

Qui m’a mis le grapin aux fesses maman

Tu saurais que je suis heureux

De ne pas partager qu’son pieu

Mais bien aussi ses soirées d’vieux

Aujourd’hui j’ai réussi dans la vie

Je sais quoi faire de mes soirées d’lundi

Mais avant de finir ici

Il a bien fallu mes amis

Que je montasse à Paris

C’est un’ chanson autobiographique

A dimension anthropologique

Un p’tit peu sociologique

Et puis aussi démographique

Mais pas du tout démagogique

 

On m’avait dit « Monte à la capitale...

« Arrache-toi de ta Normandie natale »

Au chang’ment Châtelet-les-Halles

J’me suis paumé c’était fatal

Mais elle s’occupe de mon linge sale !


Le rap de l’UMP

Texte de Stan

 

J’ voulais prendre le train pour Genève

Mais manque de bol, y avait la grève

Ma parole, comment j’ tais vénère

Contre ces feignants d’ fonctionnaires.

Y’en a ras l’ bol d’être pris en otage

Je vous jure que j’ai la rage

Si je sors mon gun, sûr, j’ les dégomme

Ouais, viv’ment le service minimum !

 

Refrain

C’est le RAP de l’UMP

Réservé aux gens huppés

Aux poupons, pépés, poupées

Qui ne sont pas trop typés

 

C’est le rap de l’UMP

Chanté par Alain Juppé

Quand l’a fumé son tarpé

Assis sur son canapé

 

Hé dis-moi, maint’nant, mon poteau,

Où est-ce que je vais planquer mes lingots ?

Car déjà qu’il m’ reste pas bézef

Une fois qu’ j’ai payé l’ISF

J’en ai marre que l’Etat m’ raquette

J’ai même pas pu m’ payer un jet

Résultat, j’ai l’air d’un pecno

Quand j’ vais dîner chez François Pinault !

 

Refrain

           

J’espère au moins qu’avec Sarkho

On fout’ra tous les cocos KO

On écras’ra tous les Krasuki

Supprim’ra les avantages acquis

On renverra par charter entier

Les sans logis, les sans papiers

Et pour la racaille qui fout l’ délbor

On rétablira la peine de mort !

 

Refrain

           

L’autr’ dimanche avec mon ami Edouard,

On roulait tranquillement dans sa Jaguar

V’là qu’on croise à la sortie de la messe

Un’ bonn’ copine avec son foulard Hermes

On lui dit : tiens, bonjour Marie-Hélène

Veux-tu venir avec nous à Neuilly-Sur-Seine

Je t’ jure, on te propose un programme vraiment top

Y’ a un goûter prière avec les scouts d’Europe !

 

Refrain


MORT D'UNE TRADITION

Texte de Alain Terdit

Sur l'air de "Amsterdam" de Jacques Brel

 

Elle coule dans tous les verres

Vient réchauffer l'hiver

Depuis la nuit des temps

Elle saoule en titubant

C'est le fruit de la terre

Qui bouche nos artères

Faisant des bateaux ivres

Quand son surplus enivre

Aux quatre coins de France

Quand s'en va l'espérance

On aime à picoler

Au point de se saouler

A la moindre occasion

Malgré la répression

L 'homme aime vraiment à boire

Noyer son désespoir

 

A la fin de la messe

C'est bien dans l'allégresse

Que l'on se met chaos

Dès l'début d'I'apéro

On grignote des olives

On mange des cacahouètes

Mais aucune n'est fautive

De tous nos maux de tête

Et on boit jusqu'au bout

C'est l'alcool qui rend fou

Mais faut pas déconner

Car on est surveillé

On vous sort l'alcotest

Lors d'un contrôle routier

Si en plus on conteste

Le permis retiré

 

Si tous mes copains boivent

Et pis boivent et re boivent

C'est bien qu'en vérité

Leurs vies sont chavirées

Dans ce monde à l'envers

On manque de bonheur

Pour sortir de l'enfer

On boit à la bonne heure

L'Etat qui ne veut pas

A servi dans nos verres

Le vin et cetera

Tout ça sans avoir l'air

Et il crie, il s'indigne

Son foie s'est cirrhosé

Mais comment rester digne

Quand on nous a saoulé

 

Si à l'avenir l'alcool

Devient un interdit

C'est tant pis pour Nicole

On ferm'ra I'Picardie

Les troquets, les brasseries,

Tous ces lieux de débauche

Où on boit de la vie

Se foutent de droite et d'gauche

La conscience politique

Qui nous taxe d'impôts

Aura bien une tactique

Pour piquer la naie-mo

Fini les alcoolos

Et tant pis pour l'eau de vie

C'est ce qu'on dit là-haut

Bientôt tout s'ra fini


L'autogestion

Texte de Thomas

 

Mes frères, mes compagnons, mes fidèles camarades,

Nous savons que la raison hurle fort dans nos cœurs

En agitant des doutes sur d'admissibles rancœurs,

Nos amours restent tapis derrière leurs barricades.

 

Souvent dans nos bouches enflammées dansent les critiques.

Puisque c'est justice de répondre à l'obscurantisme

En de belles tournures telle la lumières sous son prisme,

Nous laissons notre bon sens répondre au politique.

 

Mais grand malheur à eux si ils s'abusent à croire,

Que seules marchent nos vives bouches pour d'honnêtes attentions,

Car chez nous la réflexion n'inhibe point l'action.

Et sans frayeur vers le ciel se dressent nos mains noires.

 

Partout on s'organise pour notre indépendance

Et nous réapprenons à nous auto suffire.

Face au oisif capital qui nous pense martyre,

Nous sommes les artisans instruits de l'alternance.

 

La grande bourgeoisie nous croit-elle assez stupide

Pour couper nous même la branche où nous sommes assis ?

Nous créons un peu chaque jour notre autonomie,

Et c'est libres que l'on bravera leurs sens cupide.

 

Hommes politiques nous n'attendons plus rien de vous

Tant vous vous êtes rendus coupables d'actes innommables

Abusant sans décence de notre bon sens affable

Vous avez vous-même creusé par mépris votre trou.

 

Pensez-vous vraiment nous croire si incapables,

Qu'ils nous faille supporter vos ébats orgueilleux.

Et nous amuser ensemble de si ridicules jeux,

Quand nous avons tant trimmer pour remplir nos tables ?

 

Sachez, puisque nous sommes chanceux d'avoir à produire

Que la force coopérative n'est pas anodine

Et peut être que demain elle videra vos usines

Et l'ardeur artisans saura comment vous nuire.

 

Nous assumons la direction de nos actions,

elles tendent à enfanter nos véritables besoins

et tandis que vous gâchez la terre de vos groins

Nous appliquerons en pratique l'arme d'autogestion.


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